The Massive, tome 5 : Ragnarok
par Brian Wood
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The Crash was only the beginning. What remains of civilization is being obliterated by a series of cataclysmic events. The truth about Mary's identity, which began as a faint signal, grows louder--and she's seemingly connected to it all. The secret of the Crash and the location of the missing ship The Massive get answered here, in the final arc, Ragnarok!The Massive careens into its final climactic chapter as Brian Wood and Garry Brown pull back the ...
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Ce tome est le dernier de la série, à laquelle il apporte une fin définitive et satisfaisante. Il fait suite à Sahara (épisodes 19 à 24) qu'il faut avoir lu avant. Il contient les épisodes 25 à 30, initialement parus en 2014, écrits par Brian Wood, dessinés et encrés par Garry Brown, avec une mise en couleurs de Jordie Bellaire. Il faut absolument avoir commencé la série par le premier tome : Black Pacific.Callum Israel souffre d'une maladie grave et préfère rester dans sa cabine à bord du Kapital. Sur la passerelle, Mag Nagendra a pris le commandement du navire. Il se repose entre autres sur Yusuf, Ryan Porter et Lars. Après un malaise plus sérieux que les autres, Mag réussit à convaincre Callum Israel de revenir se mêler à l'équipage, car il incarne encore l'âme de ce groupe d'éco-activistes.2 événements vont venir bouleverser la situation. Pour commencer, le Kapital reçoit un appel de Mary, leur indiquant où elle se trouve et demandant à Callum Israel de venir la rejoindre. Après cela, l'équipage va enfin obtenir des informations lui permettant de retrouver le navire amiral de The Ninth Wave.Brian Wood arrive au bout de son récit, de questionnements après la grande catastrophe écologique. Il inclut de brefs passages sur les conditions du grand Crash qui apportent de nouvelles informations sur les premières catastrophes, en particulier le crash immédiat de tous les avions. Ces informations permettent aussi de mieux apprécier le rapport que les êtres humains vivants dans ce monde post apocalyptique entretiennent avec la technologie.Avec ces derniers épisodes, le lecteur acquiert un autre point de vue sur la série. Brian Wood ressert son intrigue sur le personnage de Callum Israel, lève les mystères entourant le personnage de Mary, et poursuit son propos sur le rapport de l'homme au milieu naturel. Il apparaît donc que cette histoire est centrée sur Callum Israel, plus que ne le laissaient supposer les 4 premiers tomes. Cette fin fournit des éléments complémentaires, mettant en perspective les choix de ce personnage, et son évolution au fil des mois correspondant à la recherche du Massive. En prenant un peu de recul, le lecteur comprend que cette évolution peut s'apparenter à une métaphore sur l'évolution du point de vue de l'auteur, quant à son rapport avec l'écosystème qu'est la planète Terre.Cette évolution affleurait déjà dans les épisodes précédents, où Brian Wood laissait sous-entendre que le grand Crash (la catastrophe écologique) était perçu par certains personnages comme une réaction de la Terre pour se débarrasser des êtres humains, ou au moins réduire leur population à un niveau moins nocif pour la planète. Il ne continue pas dans cette voie (celle d'attribuer une forme de conscience à la Terre, de lui prêter des intentions de type humaines). Il poursuit son portrait de Mary.Dans les tomes précédents, le lecteur avait constaté que Mary semblait disposer de capacités supérieures à celles d'un être humain normal. C'était la seule explication possible pour comprendre comment elle avait survécu à des situations mortelles. Dans ce tome, Brian Wood confirme, sans ambages, cette dimension et va même un peu plus loin, en intégrant un élément relevant de la science-fiction. Selon ses attentes, le lecteur accordera plus ou moins de bonne grâce, ce surcroît de suspension consentie d'incrédulité. D'un côté, les 4 premiers tomes montrait une approche réaliste des conditions de survie après le grand Crash, à la fois par de nouveaux régimes politiques, et par une économie parallèle de gestion des ressources sévèrement diminuées. de ce point de vue, l'intégration d'un élément SF peut sembler incongrue.De l'autre côté, "The Massive" est depuis le début un récit d'anticipation, et ce nouvel élément SF ne fait que déplacer légèrement le curseur vers la littérature de l'imaginaire. En tout état de cause, ce glissement vers l'imaginaire était inéluctable du fait du personnage de Mary, présente depuis le début du récit.Enfin Brian Wood développe son propos sur l'exploitation sauvage du milieu naturel. Sans surprise, il en rajoute une couche sur les ravages et les destructions commis par l'être humain, son avidité incurable, son expansionnisme ontologique. Il adopte un point de vue qui n'est plus centré sur l'homme, mais sur la planète. de ce fait, l'humanité est réduite à l'état de fléau, source de tous les maux sur terre, incompatible avec la pérennité de la planète. le lecteur s'en trouve un peu déstabilisé que le propos plutôt pertinent et pénétrant de l'auteur prenne une direction moins nuancée, et guère tenable. En effet l'avenir de l'humanité réside dans sa capacité d'adaptation pour préserver son milieu naturel, plutôt que dans un constat pessimiste et faussé par le fait qu'il est prononcé par un individu lui-même être humain, donc juge et partie.Brian Wood s'enferre encore un peu plus en pointant du doigt 2 facteurs aggravants dans cette destruction écologique : l'augmentation de la population mondiale hors de contrôle (un vrai sujet), et le progrès technologique qui rend l'être humain toujours plus efficace dans sa destruction. le lecteur tique un peu devant son raisonnement asséné, plus qu'argumenté, comme si l'auteur se désintéressait un peu de cette dimension de son récit, pour mieux le boucler dans les temps.Ces 6 derniers épisodes sont dont dessinés par un seul et même artiste : Garry Brown. En surface ces dessins ont une apparence d'images réalisées à gros traits, sans grande précision. Au fur et à mesure que les épisodes passent, le lecteur se dit que Garry Brown est pressé et qu'il s'en tient à des esquisses pour certains éléments (les camions en particulier). Cela confère une certaine urgence à ses dessins, comme croqués sur le vif, pour rendre compte de l'âpreté des conditions de vie des membres de l'équipage du Kapital.Cet aspect rugueux ne nuit en rien à la lisibilité. Brown a conçu des apparences facilement mémorisables pour chacun des personnages, ce qui rend leur identification facile. Il sait rendre compte des différents endroits, qu'il s'agisse des coursives d'un bateau, d'un village composé de maisons faites de plaques de tôles, ou encore du dénuement d'une plage sur la côte africaine. Par contre, l'impression de carnet de croquis se fait encre plus manifeste quand il dessine un satellite artificiel, à grands traits, s'attachant surtout à la forme générale, plutôt qu'aux détails technologiques.Cet aspect esquissé s'avère très pertinent pour la représentation des flots déchaînés, ou pour les milieux naturels étant redevenus sauvage. le niveau de précision graphique relativement faible permet à Garry Brown de mieux faire passer l'énormité de l'élément SF requis par le scénario, semblant indiquer au lecteur qu'il n'est pas besoin de trop s'attarder sur le détail de ce bidule. Globalement les dessins de Garry Brown racontent l'histoire de manière claire, en adoucissant les éléments les plus fantastiques pour qu'ils passent mieux, et en apportant une spontanéité qui rend le récit vivant.Le lecteur referme ce dernier tome satisfait par le fait que le scénariste a apporté toutes les réponses aux mystères en suspens, et qu'il a donné une forme de clôture pour ses personnages. En fonction de ses attentes ou de sa tolérance, il pourra estimer que Wood lui demande de trop avaler de trucs improbables (4 étoiles), ou estimer qu'il s'agit d'une extension acceptable dans la logique du récit (5 étoiles). En définitive, Brian Wood et ses dessinateurs ont proposé une aventure post catastrophe écologique originale, évitant les écueils du catastrophisme à outrance, tout en incitant le lecteur à réfléchir sur l'usage et l'exploitation que l'humanité fait de son milieu naturel. + Lire la suite
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